raid 3 jours sur l'Ariège août 2019

Descente en kayak de l'Ariège des environs de Foix à l'embouchure sur la Garonne soit 80 kilomètres environ
une épopée de 3 jours réalisée en ce début du mois d'août 2019. la météo annoncée prévoyait une journée orageuse en plein milieu, nous avons tout de même décidé de maintenir la sortie en ce disant que si orage il y avait il fallait surtout pas que ce soit le premier jour lorsque nous étions dans les montagnes.
Nous commençons à être rodé en matière de logistique. Donc, hors mis les kayaks, pagaies, équipement type shorty. nous embarquons dans nos sacs étanches duvet, hamac, drisses et mousquetons ainsi que le tarp (toile étanche qui permet de faire une tente ouverte). En matière de repas, nous avions opté pour des saladettes (mais pas n'importe lesquelles, car certaines marques sont indigestes), fromage et compote ou riz au lait pour le midi et conserve de cuisiné à mettre à chauffer directement dans le feu de camp le soir, complété d'un pâté ou saucisson et suivi du fromage (type pâte pressée  comme du cantal) qui même si il sut ce conserve nettement mieux qu'un camembert. Mis sous vide par le fromager on améliore la conservation. Quand à la boisson, un cubi de vin 3l, un bidon d'eau 5l plus des gourdes pleines ainsi que 2 à 3 litres d'eau en bouteille 1l, il ne faut surtout pas manquer d'eau l'été, même si il en coule des millions de litres sous nos embarcations, celle ci n'est pas potable sans traitement. Qui dit rando baroud, dit aussi apéro, il n'est pas question de privation, donc un petit flacon de ricard et des ships font l'affaire.
Et pour terminer l'équipement 6 bières à raison d'une par personne et par jour.
Un sac avec un change, une veste un peu plus chaude et une paire de croc ou tong pour le bivouac, car les pieds qui massèrent toute la journée dans les chaussons de kayak en néoprène, c'est pas terrible!

Le principe de la rando en lac, on dépose le véhicule, on fait notre sortie aller et retour. Mais en rivière surtout avec plus de 80 kilomètres à descendre, il faut le gérer autrement.
Ce qui fait que l'on se donne rendez vous à Auterive en Haute Garonne au 2 tiers du parcours  pour se délester d'une voiture, transférer l'équipement dans mon fourgon et se rendre au point de départ de la randonnée.
Pourquoi Auterive et pas ailleurs? Car si le temps venait à ce gâter nous avions la possibilité de nous rapatrier dans un corps de ferme à quelques kilomètres de là, généreusement mis à disposition par mon ami Philou et en plus l'énorme avantage c'est que bien qu'habitant en ville, sa maison donne directement sur la rivière et en plus cela nous a permis de laisser une voiture derrière un portail privé et non en pleine rue. Nous voilà donc parti à la recherche d'un spot de départ aux environs de Foix, mais très vite on se rend à l'évidence que c'est
compliqué et que ça n'apporte rien de plus, donc on prend directement la route, non loin de là, à Crampagna, déjà reconnu quelques jours au part avant.
Il est 10h00 du matin, l'heure envisagé de départ, finalement, notre exploration n'a pas entamé le capital horaire!

Tout est déchargé, les différentes affaires harnachées sur les kayaks, nous avons enfilé nos tenues et le fourgon, correctement garé et fermé à clé, il va rester là pendant 2 jours.

Premiers coups de pagaies, premières photos pour immortaliser l'instant et quelques centaines de mètres plus bas le premier rapide d'environ 300 mètres.

Sans faire de mauvais mouvements ni fausse manoeuvre; jean mi tend à bout de bras la pagaie, plus ou moins coincé en travers entre les rochers au beau milieu des rapides. Je met un certain temps à comprendre et réaliser que sa pagaie est incomplète et qu'il se trouve en mauvaise posture. Je me met alors dans l'axe du courant pour essayer de récupérer la pièce manquante, mais c'est peine perdue!
Moralité: il faut toujours partir avec une paire de secours! La chance à voulue que ça arrive à 5 minutes du véhicule et que nous étions aussi à 5 minutes de décathlon Foix. Ce qui nous a permis une fois les kayaks mis à l'abri non sans mal à cause du très fort courant et à une seule pagaie le tout en remorque. Nous permet par le canal calme d'une usine de production électrique de nous rapprocher au mieux du parking. Sur le côté gauche (à contre sens), le déversoir sur la rivière, nous hissons les deux embarcations là. Le bout de remorquage amarré à une tige de ferraille nous garantira de retrouver tout notre matériel au retour de l’expédition magasin, malgré un potentiel délestage hydraulique.  On a eu plus qu'a tenter de traverser le très fort courant, papiers, clés, téléphone en main pour regagner la rive opposée en priant de ne pas chuter dans l'eau tumultueuse.


Après ce n'est plus qu'une formalité, se rendre au décathlon, qu'entre nous soit dit, on avait du mal à resituer, puis en tenue de combat trouver le rayon et espérer trouver notre bonheur. Par chance des pagaies, il y en a assez pour choisir et afin de ne pas recommencer la même opération galère, jean mi se tourne vers des pagaies en carbone avec une emboîture soignée, visiblement beaucoup plus résistante que les précédentes perdues à jamais dans le torrent, quoi qu'il en soit même si nous avions retrouvé le morceau manquant elles étaient irréparables.
Je décide de ne pas me faire coincer bêtement par cette expérience et je me laisse tenter par le même article, ainsi nous avions une paire de secours.

nos deux paires de pagaies en carbone neuves plus tard


Retour au parking, pagaies neuves en main en combinaison mais sans kayak, les quelques personnes assistant au spectacle devait ce demander ce que nous pouvions bien aller faire ainsi! Nous trouvons finalement trouvé un chemin d'accès nettement plus confortable et retrouvons nos bateaux, au même endroit pour enfin poursuivre la ballade, mais les 11h00 ont sonnées depuis un moment !

Ce fameux rapide passé, l'eau se calme rapidement annonçant une retenue plus loin, nous avançons insouciant vers l'obstacle que j'avais franchi quelques quinze jours au par avant.

Le constat est sans appel, le débit de la rivière est à son plus bas niveau la chute ne coule pas du tout, l'expérience de la fois précédent de faire passer les kayaks à la main sur le parapet en béton puis sur les gros rochers pour atteindre non sans mal le bord de l'eau m'avait refroidi. Alors deux options soit du portage par la rive droite, mais avec le poids de tout l'ensemble et la distance à parcourir sans chariot, ne m'enchante guère (pourtant ça aurait été bien plus sage) donc téméraire que je suis, j'accoste sur le barrage descend et propose de faire basculer les embarcations retenues par une sangle et récupérer 5 bons mètres plus bas par jean mi. Ok, ça ne devrait pas poser de problème car cette manip, nous l'avions fait plusieurs fois notamment sur les retenues de la Louge. Bref, jean mi escalade et s’installe à la réception, je fait 2,3 tours au tour de ma main, histoire que la sangle ne me brûle pas la main, je tourne le kayak en bascule et là, je n'ai plus qu'a le verser en le retenant, sauf que je suis sur un lit d'algues plus ou moins sèches et ce qui devait arriver arriva, le kayak part en une fraction de seconde suivi à la même vitesse de ma personne, pour me retrouver 5m plus bas après avoir rebondi sur le béton, et fini à la baille. Malgré tout ça jean mi m'aide à m'extraire de l'eau en se disant probablement qu'il allait y avoir des dégâts! La chance est pour nous, ni le kayak ni moi avons subit de grosses séquelles, à tel point que je décide de réitérer l'opération avec le mien qui fait une quinzaine de kilo de plus. Cette fois je me déchausse je m'installe sur du béton bien rugueux et je recommence l'opération, qui se passe comme je l'avais imaginé.
On se remet à l'eau, moi l'arrière train mâché et le coude ensanglanté et nous poursuivons l'aventure en espérant que le pire est bien derrière! Une belle écrevisse européenne tentait de grimper le barrage, c'est bon signe cela signifie que l'eau est de qualité remarquable et non polluée, il n' y en a qu'une, tant mieux pour elle...

seul le déversoir débite un peu, la marche est haute, là aussi

Avec toutes ces péripéties nous devons accélérer un peu car le bivouac n’est pas à côté, on a environ 27 kilomètres à faire!

il est même très agréable de naviguer sous cette couverture nuageuse épaisse, bien au frais.

Nous arrivons sur une nouvelle retenue pas très haute, le côté kamikaze qui sommeille en moi, me dit de prendre la passe à poisson plutôt que celle à kayak, pas assez joueur à mon goût, un régal pour nous deux on franchit les 3 paliers à la façon Estanguet, aucun regret d’avoir tenter l’expérience

deuxième palier

et dernier palier avec succès

jean mi a la banane

Le niveau faible de l'eau retire un peu de plaisir à chaque rapide, sur le début du parcours c'est un lit de galets voir de très très gros galets, mais aucune arrête vive, les berges sont très hautes et la végétation les rendent inaccessibles, les arbres ploient sous le poids de leurs branches jamais taillées en recouvrant les abords de l'Ariège, mieux vaut naviguer au milieu que de s'aventurer au bord à ce battre avec les branchages ras de l’eau et les toiles d'araignées, au risque de se faire piquer comme jean mi, il gardera 2 jours une grosse pustule démangeante à la gorge.

les rapides se succèdent, leur franchissement hasardeux du fait de toutes ses roches affleurantes, puis enfin, venu du calme qui nous annonce déjà le passage d'une passe à kayak.

quelques pêcheurs s'installent le long du cours d'eau, notre passage ne les dérange pas trop

Un rapide en chicane, avec des marmites et que sais je, aura raison de nos deux embarcations quasi simultanément car embarquer de grosses quantité d'eau alors qu'il faut faire un virage à 90° nous déséquilibre avant même que l’on donne un coup de rein ou de pagaie pour redresser.
Il ne faut alors qu'une seconde ou deux pour nous mettre sans dessus dessous, la force du courant est telle que l'on doit se faire entraîner plusieurs dizaines de mètres sans réussir à remettre nos kayaks surchargés à l'endroit, on doit se résoudre à se laisser dériver jusqu'à ce que le niveau d'eau ne passe pas au dessus de la hanche.

nous n'avons pas de photo de ce moment, vous n'avez qu'à imaginer et nous croire sur parole!

J'ai un regret en regardant ces photos, c'est qui manque un kayac bleu.

Rafraîchis nous continuons (déjà 2 bains chacun) il va être grand temps de trouver une plage pour le bivouac de midi, on en profite pour refaire notre début d'aventure, il reste 2 jours et demi à tenir et on a déjà fait fort.

Le reste de la journée n'est que routine, passage de nombreux rapides, qui n'ont rien à voir avec le Lot me confie jean mi. Puis vient une nouvelle digue qui me laisse un souvenir amer, deuxième noyage fatal pour mon téléphone, soit disant étanche dans une pochette elle aussi étanche, allez comprendre! La première fois dans le Lot,  j'avais réussi au prix de pas mal d'efforts à le réparer et pièces changées, mais pas la deuxième fois, carte mère hs, toutes les photos non envoyées, sont simplement perdues...  
Cette passe à la particularité de finir avec un saut d'environ 80 centimètres à 1 mètre
de haut.
Le même lieu quinze jour avant avec beaucoup plus de débit


Pour moi qui ait une péniche, passage nickel, jean mi, malgré sa technique ne peut éviter de plonger le nez du kayak ce qui a pour effet de mettre tout le monde sur le dos... Un grand moment de fou rire, l'essentiel c'est que rien ne soit perdu, la maîtrise pour remonter dans le bateau est parfaite.

pas très haut mais pas facile à aborder, sauf en précipitant les kayaks par dessus et en sautant pour nous!

succession de rapides agréables à descendre

il n'est pas trop difficile de trouver un peu d'ombrage pour se protéger du soleil, plutôt virulent quand il sort de la couverture nuageuse